Alors que la tension est remontée autour de la bande de Gaza depuis vendredi, une partie de l’avenir de ce territoire doit être déterminée ce dimanche à Ramallah. Mahmoud Abbas convoque le conseil central de l’Organisation de libération de la Palestine, il s’agit de la plus importante instance de l’OLP. Le président de l’Autorité palestinienne entend obtenir l’approbation du conseil sur sa nouvelle stratégie politique pour obtenir du Hamas qu’il cède le pouvoir à Gaza.
Agacé par l’absence d’avancée sur la question de la réconciliation palestinienne, Mahmoud Abbas entend désormais faire capituler le Hamas. Pour obtenir qu’il cède le pouvoir à Gaza, le président de l’Autorité palestinienne pourrait accroître la pression financière, estime Ashraf al-Ajrami. Cet ancien ministre palestinien est aujourd’hui analyste politique.
« Je ne pense pas qu’il va cesser tout transfert, dit-il. Mais il pourrait décider d’arrêter de financer le fonctionnement des ministères de Gaza pour lesquels le Hamas récupère de l’argent qu’il ne reverse pas à l’Autorité palestinienne. »
La mesure pourrait concerner les ministères en charge de la distribution d’eau, d’électricité ou du fonctionnement des hôpitaux, car les factures sont réglées au Hamas. S’en prendre aux finances du mouvement islamiste donc. Mais l’autre axe de la stratégie de Mahmoud Abbas serait d’attaquer la légitimité politique du parti qui a gagné les dernières législatives : il pourrait décider de dissoudre le Parlement palestinien.
« Cela veut dire qu’il retirerait tout titre officiel aux dirigeants du Hamas. Que les députés du Hamas au sein de ce Conseil législatif n’auront plus de fonction. Que la direction du Hamas n’aura plus de légitimité », ajoute Ashraf al-Ajrami.
Le Parlement palestinien ne siège plus depuis la prise de pouvoir par le Hamas à Gaza. Mais la mesure serait lourde politiquement.
En réponse, le Hamas menace de ne plus reconnaître Mahmoud Abbas comme le président de l’Autorité palestinienne.